Breendonck 2005
Article mis en ligne le 16 novembre 2005
dernière modification le 22 février 2006

par André Petithan

Sur les traces de l’horreur : Breendonk

Nous les sixièmes, étant presque tous en âge de voter, n’avions pas tout à fait conscience de tous les aspects de la politique.

Suite à une succession de renseignements par des lectures, des débats, des sorties théâtrales et cinématographiques ..., nous avons été plus sensibilisés sur notre rôle dans la société.

Ayant ressenti le besoin de concrétiser toutes les activités sur lesquelles nous avons débattu, notamment sur l’holocauste, nous avons vivement réagi et insisté pour nous rendre à Breendonk.

Journal de bord

13 Avril 2005 ! Visite à Breendonk !
Voilà ce qui était marqué dans notre agenda. Pour nous, un moyen comme un autre de ne pas avoir cours, contents de pouvoir nous échapper de l’enceinte de l’école.
Nous sommes arrivés, après un voyage assez relaxant. Le ciel était sombre et là, en plein milieu d’un paysage rupestre, une fortification s’élève telle une tache sombre dans ce décor si coloré. Tout de suite, un vent froid et une succession de frissons s’emparent de nous.

Nous sommes à Breendonk !

« Marcher dans ces couloirs en étant libre, tout en pensant que d’autres les ont traversés les mains liées, fait réfléchir »
Lucienne

« Breendonk, la véritable cruauté de l’être humain »
Christophe

« Comment les hommes peuvent-ils être aussi cruels avec leurs semblables ? N’ont-ils donc que de la haine en eux pour infliger de telles tortures : briser les jambes, les côtes, les reins ; électrocuter ; marquer au fer rouge ; battre à mort ; séquestrer et pousser l’homme à travailler jusqu’à la mort ? L’homme a donc si peu de conscience pour ne pas se révolter devant une telle ignominie. »
Alexandre

« Dans les rangs, un jeune juif de 16 ans, horrifié par cette dictature, tente d’éviter la salle des tortures. »
Deniz

« Breendonk est un lieu où le mal est présent dans chaque pièce. » Leonel

Les murs de l’école nous manquaient déjà.

« Lorsqu’on entendait les cris, lorsqu’on sentait l’humidité, lorsqu’on passait là où ils étaient passés, cela faisait froid dans le dos. Savoir que tant d’hommes ont pu être aussi cruels, juste par obligation, fanatisme ou idéologie débile et stupide. Savoir que ces hommes ont souffert chaque jour. En plus de lutter contre ces monstres, ils devaient se battre pour la vie et contre la mort ...
Même si certains y ont survécu, leur vie a été fracassé. A mes yeux, ces hommes sans cœur leur ont brisé le leur. Ils ne pourront jamais plus avoir confiance en la race humaine et donc ne pourront plus jamais avoir confiance en eux ... »
Célia

« Breendonk, reflet de la cruauté des nazis par rapport à des personnes qui finalement étaient comme eux, semblables. »
Kevin

« A Breendonk, les hommes en sortent humiliés et leurs nuits en seront à jamais brisées. »
Sébastien

« Un couloir dynamité pour des prisonniers humiliés,
Des travaux forcés tant détestés,
Tellement de tués à dénombrer,
La dure réalité,
Et tout qui reste à regretter. »
Aude

« Des êtres humains considèrent d’autres humains comme des moins que rien, ils ont voulu faire régner la haine en essayant de confirmer cette maxime qui dit : « L’homme est un loup pour l’homme », mais je crois pourtant que sur cette terre, on est né pour vivre en frères ».
Raymond

« Lorsqu’ils marchaient dans ces couloirs noirs, ils étaient apeurés et horrifiés d’entendre les cris des torturés ainsi que les aboiements de ce chien assoiffé de sang. Cependant, certains gardaient la foi et dans l’art parvenaient à combler leur désespoir.
Je ne sais comment marquer mon dégoût face à ce qu’ont fait des hommes comme nous... Comment l’humain peut-il être aussi dédaigneux de son prochain ? »
Gérald

« L’horreur que toutes ces personnes ont subie n’a pas de mot, c’est un mot introuvable, nul mot ne définit cette horreur de massacre et d’humiliation qu’ont subi ces victimes. »
Sarah D.

« Le mot souffrance, nous croyons le connaître mais si nous
souffrons, qu’ont-ils ressenti ? »
Sarah V.

« Pourquoi l’homme, dans sa complexité, est-il capable du meilleur comme il peut être capable du pire ?
Qu’est-ce qui le pousse à haïr, à humilier ses victimes avec le sourire, à vouloir organiser la plus cruelle des souffrances que l’on peut infliger à un être humain ?
Je crois que tout part d’un besoin d’identification, qu’avec le temps et le poids d’un passé, qui peut être lourd à porter, ce besoin d’identification se transforme en besoin de revendication, qui, multiplié par 6 milliards, ne peut aboutir qu’à une confrontation mondiale.

Pourquoi l’homme, dans son désir de domination, transforme nos différences, qui nous rendent uniques, en raisons de nous détruire ?
Un présent fâcheux car conséquence du passé, que penser du futur car conséquence du présent.
Voilà, en quelques mots, je résume un malaise pesant, trop pesant depuis longtemps . Contagieux, voilà comment il s’étend. L’antidote est en nous. Faut juste en avoir conscience. Faut qu’on s’unisse tous ensemble afin que la masse aille dans le même sens. »
Michael

Après un passage par une pièce commémorative, la visite se termine !
L’air putride s’évapore petit à petit, le soleil montre le bout de ses rayons, nous sommes libres ! Interpellés par toutes ces horreurs, le retour fut bien moins joyeux.

N’oublions donc jamais notre passé ! Il nous rappelle à quel point l’Homme est faible et influençable. Il nous faut donc être plus forts et avoir nos propres idées, y réfléchir et agir en tant que citoyens responsables.
La responsabilité donne à l’homme toute son humanité.
Et voilà une page de notre vie qui tourne mais qui ne quittera plus jamais nos mémoires.

Les élèves de 6ème OS de Mme Tafforeau


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