Réactions d’élèves...
Article mis en ligne le 26 mai 2009

Durant la rencontre liée au projet « Migrations en questions », nous avons présenté l’exposition du CIRE « Migrants belges d’hier, miroir pour aujourd’hui ».

Jusqu’en 1918, un grand nombre de Belges sont partis à destination de la Russie, du Canada, de l’Amérique du Sud, de l’Afrique ou de pays limitrophes comme la France. Un grand nombre d’entre eux était poussé par des motifs économiques, d’autres par des motifs religieux ou politiques.

Au travers de quelques balises historiques, l’exposition montre que les émigrants belges d’hier ont été confrontés aux mêmes préjugés que les immigrés et réfugiés d’aujourd’hui.

Cette exposition est basée sur le livre « Les émigrants belges », rédigé sous la direction d’Anne Morelli et édité aux EVO-Histoire (Couleur Livres), Bruxelles, 1998.

Une nombre important de groupes ont visité cette expo et certains jeunes nous ont livré leur réflexion.


« Aujourd’hui, la question de l’immigration est toujours d’actualité. Hier c’était nous qui immigrions. Aujourd’hui, ce sont surtout des Africains... Les préjugés sont toujours très présents et on pense toujours que ce sont eux qui nous volent nos emplois et qu’ils ne font rien pour s’intégrer.

Je pense que tout cela est « la bêtise humaine ». Je crois qu’il faut les laisser s’intégrer à leur façon et surtout leur laisser leur culture. Je pense aussi qu’il faut les aider et arrêter de penser qu’ils constituent une menace pour nous. »


« Les préjugés qui ont été propagés à l’époque n’ont pas de sens. Sans les Belges, les Français n’auraient pa pu se développer autant. C’est en partie grâce aux Belges que l’économie française a pu tourner, grâce au travail qu’ils ont fourni. Ces préjugés n’avaient donc pas lieu d’être. De nos jours, la situation est un peu semblable car je suis sûre qu’il y a des personnes qui pensent elles aussi que les étrangers volent leur travail. »


« Je pense que nous devrions arrêter d’émettre autant de préjugés sur les immigrés sans connaître qui ils sont et ce qui les a amenés à venir vivre chez nous. Bien sûr certains étrangers deviennent des délinquants ou des profiteurs mais cela est vrai aussi dans les populations autochtones.

Par ailleurs certains immigrés arrivent dans notre pays en ayant l’intention d’apprendre notre culture et sont parfois encore plus citoyens que nous.

Je pense qu’il faudrait être plus à l’écoute des différentes cultures car elles peuvent enrichir notre propre culture. De plus nous devrions nous mettre dans la situation des immigrés et nous demander quelles seraient nos difficultés dans ce cas-là
Enfin, ces personnes subissent des traitements terribles et voyagent dans des conditions dangereuses pour venir dans un pays où règne la sécurité et une vie décente. Il est de notre devoir de les aider et de les accueillir dans la mesure de nos possibilités.
 »


« Etre migrant n’est facile pour personne. Personne ne quitte sa famille, son pays, sa culture, sa vie avec plaisir. Les migrants sont des personnes qui sont au bout du rouleau, qui n’ont plus rien à perdre. Si elles ont la chance d’arriver à bon port, elles sont souvent méprisées par les autochtones. En Europe, nous avons la chance d’avoir des emplois, des aides de l’état alors pourquoi ne pas en faire profiter les plus démunis ? Je ne suis pas d’ accord avec le fait de dire que les migrants constituent un fardeau.

Déjà en Europe, on n’accueille vraiment pas beaucoup de migrants par rapport à d’autres continent alors qu’on fait partie des continents les plus riches. Il existe trop de préjugés sur les migrants et il faut que cela change. Au lieu de chercher des solutions sur la « problématique » des migrants, nous ferions mieux d’aider les pays pauvres. »


« L’immigration est un sujet très complexe. Nous ne pensons pas que les migrants nous prennent notre travail ni d’autres préjugés du même genre. Nous avons conscience que notre vie pour eux représente un idéal et que donc ils aspirent à venir chez nous. Gardons cependant à l’esprit que cet idéal n’en est pas un pour tout le monde... En effet il ne faut pas laisser croire que chez nous, c’est le paradis. En effet, il y a des problèmes partout. D’où parfois leur déception quand ils arrivent chez nous. »


« C’est grâce au passé que nous pouvons comprendre l’immigration d’aujourd’hui. Nous avons découvert grâce à cette exposition qu’il n’y avait pas que les populations du Sud qui migraient. Il est normal qu’un individu cherche à améliorer ses conditions de vie. Souvent le pays de destination voit d’un mauvais œil le migrant ce qui fait naître des préjugés, tels ceux dont on été victime les migrants belges du XIXème siècle. Pourtant l’histoire montre que les vagues d’immigration sont souvent positives pour les régions concernées. »


« Moi-même ayant été migrant, je connais la réalité des choses. Partir à la découverte d’un nouveau monde n’est pas une chose facile et on ne la fait pas pour le plaisir. Beaucoup de facteurs obligent les gens à quitter leur pays natal. Les facteurs économiques sont les plus importants.

Arriver dans un nouveau monde n’est pas aisé : les cultures changent, la langue change, mais le plus difficile c’est l’instabilité dans laquelle on se trouve et notamment le problème des papiers. Pour les adultes, il y a la difficulté du travail. Souvent exploité par le patron, le migrant doit accepter ses conditions pour pouvoir gagner un faible revenu et nourrir ses enfants.

Beaucoup d’autochtones devraient changer leur vision des étrangers en ayant à l’esprit que leur famille a sans doute été migrante elle-même quelques générations plus tôt. »