Secouez-vous !
Article mis en ligne le 7 juin 2006

Secouez-vous !!

En préambule, je voudrais signaler que cet article ne s’adresse pas à tous les parents, mais à certains (assez nombreux quand même) et j’espère qu’il n’y aura pas que les autres qui le liront (j’ai des doutes !).

Je lance un cri d’alarme pour vos enfants. En effet, je crois que certains parents oublient leur rôle, oh ! combien important, et les victimes sont leurs enfants. Comment peut-on cautionner un manque de rigueur, un manque de volonté, un manque de courage, en acceptant si facilement les absences répétées de ses enfants ? Quel message fait-on passer en rédigeant un mot d’excuse, qui pour une absence, qui pour une trop grande fatigue due à des activités récréatives, qui pour un retard tardif d’une fête familiale, qui pour préparer des bagages et partir plus tôt en vacances, qui pour un mal de dos, de genou, de ventre, etc. Je pourrais publier un florilège des plus beaux mots d’excuse, mais je garde cela pour ma fin de carrière.

Combien de parents préviennent l’école de l’absence de leur enfant ? Combien ne font pas de mot de suite et nous devons courir après des élèves car ils ne remettent rien ? « Je ne l’ai pas m’sieur, demain », « J’étais pas chez moi m’sieur », « J’ai pas vu mes parents, m’sieur », « Ma mère a oublié, m’sieur ». Mais attention, ne les mettez pas en retenue pour absences injustifiées, c’est juste un oubli, c’est pas de leur faute.

Alors, parents, secouez-vous. Osez affronter votre enfant en lui disant NON. Osez mettre des limites et faites-les respecter. Osez dire : « Ici, c’est moi qui décide ». Osez leur dire que, s’ils ont des droits, ils ont surtout et avant tout des devoirs. Plus tard, ils vous en remercieront, hé oui, plus tard seulement ! Maintenant ils râlent, tirent la tête, rouspètent, disent que vous êtes ringards, etc. C’est hélas normal, mais au fond d’eux-mêmes, bien caché, ils savent que vous faites bien.

Il n’y a pas si longtemps, j’ai eu un élève de 18 ans dans mon bureau qui me disait avoir besoin de limites, mais qu’on ne les lui avait pas mises et qu’il se rendait compte que c’était nécessaire. « Mon père est sympa, mais il me laisse tout faire ».
Résultat, abandon des études, aucune volonté pour travailler, envie de rien...

N’oubliez pas et n’oublions pas, nous les adultes, que nous avons le devoir de guider ces jeunes, de baliser leur route, le devoir de leur mettre des limites, le devoir de les amener à être des adultes responsables, respectables et respectés.

A l’école, nous avons besoin de votre soutien inconditionnel mais hélas, il est trop rare. A force de ne pas être épaulés, soutenus par vous, parents, nous finirons peut-être par baisser les bras. A quoi bon... même les parents s’en désintéressent.
C’est facile de s’insurger contre la petite délinquance, la violence urbaine, le manque de respect, ceci ou cela. Mais alors, pourquoi accepter un brossage en faisant un mot pour couvrir l’absence ? Pourquoi rouspéter quand le GSM de l’enfant est confisqué car il sonnait en classe ? Pourquoi s’insurger quand l’école refuse un mot ? Pourquoi partir en vacances plus tôt pour éviter les embouteillages, alors que l’enfant a le devoir et l’obligation d’être en classe ?

Commencez par le commencement, l’éducation des enfants vient des parents, l’école n’est qu’un complément à celle-ci et non l’inverse.

Alors oui, je me répète : SECOUEZ-VOUS.

J. RENOIRTE.


Dans la même rubrique

Absences
le 14 octobre 2008
par Jean Renoirte
Un préfet de discipline heu-reux (quasi)…
le 12 juin 2007
Secouez-les !
le 21 septembre 2006