Quatrième jour : un travail efficace
Article mis en ligne le 7 février 2007
dernière modification le 11 avril 2007

par André Petithan

5/01/2007

Nous avons dormi dans la maison des femmes. C’est un bâtiment en briques avec une grande salle et 2 petites chambres. Le confort est bien suffisant et la chaleur de l’accueil est telle que nous avons l’impression d’être dans un palais. Petit déjeuner très frugal puis en route pour une longue et très importante journée.

Le pays des Baobabs

Il va falloir que nous travaillions avec les jeunes et les enseignants. Nous avons senti hier, lors de la 1ère séance de travail, que leur perception du projet était encore très partielle et c’est bien normal puisque Adama n’avait rencontré que le principal.

Avant de travailler avec les enseignants, il nous faut rencontrer l’autorité de l’Etat, c’est à dire le sous-préfet. Il nous reçoit, nous écoute et émet un avis « officiel » sur la problématique de l’environnement. Nous sentons son intérêt réel.

L’équipe des professeurs du CEM de Malem

A la sortie, nous passons saluer le chef de la mutuelle de santé. Cette mutuelle a pu être mise en place grâce au travail d’Adama, de la communauté rurale et de World Vision, une ONG suisse. Le principe est simple : chaque famille qui cotise (200 francs CFA par personne et par mois) s’assure une sorte de remboursement des soins. Il a fallu convaincre les gens mais maintenant cela fonctionne bien. La pérennisation du projet (c’est un mot fort utilisé ici) semble en bonne voie. Remise de la boîte de matériel médical que Vinciane a reçue à St-Luc. C’est peu de chose : des pansements stériles, du sparadrap, des bandes velpau, des thermomètres. Mais pour Malem, c’est utile. Donc le responsable est ravi et nous fait visiter le centre. Les conditions d’hygiène nous effraient, c’est pourtant là que les femmes du village (au sens large) accouchent.

Enfin, nous arrivons en retard à la réunion des enseignants mais ceux-ci comprennent bien qu’il nous fallait d’abord rencontrer les autorités.
La réunion débute par la lecture de notre version du projet.

Puis, la discussion s’engage. Nous sentons que les enseignants ont déjà réfléchi au projet. Leurs questions sont pertinentes, leurs demandes se précisent petit à petit. Nous devons répondre avec précision. L’échange est très enrichissant. Nous sentons que nos préoccupations pédagogiques sont identiques, au-delà de nos différences.

La réunion se termine et les enseignants nous invitent à passer la soirée dans leur maison commune. Avant cela nous rentrons souper. Excellent et copieux comme d’habitude. Oignons, abats en sauce, pain.

Repus, nous nous dirigeons vers la maison des enseignants, presque en face de la nôtre.

Surprise, un 2ème souper nous attend ! Et il s’agit d’y faire honneur...

Tout de suite, la discussion s’engage : nous parlons école, programmes, méthodes pédagogiques. Nous essayons d’expliquer la difficile Belgique, ils nous expliquent le Sénégal décentralisé.

Souper convivial après une bonne journée de travail

Inévitablement, nous parlons politique, en toute franchise. Papa Diop, prof de français, a invité un voisin, Ousmane Badiaga, brillant intellectuel, qui nous explique son parcours atypique : de Dakar, il a préféré venir à Malem pour essayer d’organiser les agriculteurs. Il a échoué partiellement mais ne renonce pas. Il est plein de ressources et, notamment, en matière de compostage.

L’inévitable thé nous est servi 3 fois. La soirée se termine. Elle restera gravée dans nos mémoires par la richesse et la liberté des échanges.

Demain, il faudra clôturer nos travaux. La nuit nous portera conseil.

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