31 décembre 07
Article mis en ligne le 25 janvier 2008
dernière modification le 20 janvier 2008

L’arrosage du matin a été laborieux car la pression de l’eau était insuffisante. Tout le monde est prêt à l’heure mais les charrettes qui doivent nous mener à Hodar, distant de 7 km, sont en retard. Départ 10h45, sans Marianne, retenue par la visite d’un élevage de poulets et un échange sur la production d’artemisia, une plante permettant de lutter contre le paludisme, véritable fléau en Afrique. Une des jeunes sénégalaise en est atteinte.

Entre Malem et le hameau historique de Hodar, la piste serpente au milieu d’un paysage superbe. Malik Sarr, qui pilote une de ces charrette, en profite pour faire la course. Sébastien en a quelque souvenir endolori dû à une chute sans gravité. La zone est protégée et donc l’abattage d’arbre interdit ce qui est une bonne façon de lutter contre la désertification. La végétation est donc variée et relativement plus abondante que dans d’autres zones. Quelques bosquets de baobabs annoncent le village. Ces baobabs ont vraiment une utilité : leur écorce est utilisée comme cordage et comme base de remède, leurs feuilles sont mangées, leurs fruits servent également de bonbons ou de base à une boisson énergisante et anti-diarrhéique (là-bas, on parle de rhume de fesses : imagé mais bien trouvé.)

Paysage sauvegardé

Hodar est un village très reculé et traditionnel : concessions dont les cases sont en terre séchée, 2 puits de 60 m avec poulie manuelle, pas d’électricité. 2 ou 3 bâtiments en briques dont une petite école primaire de 2 classes où nous sommes accueillis par le directeur et un enseignant (qui reviennent de Dakar pour l’occasion !). Une classe supplémentaire existe : une simple palissade de mil protège les enfants du vent et de la poussière ! Le directeur nous explique comment il est parvenu en quelques mois à convaincre de l’intérêt d’une école dans le village, à côté (et non contre) des écoles coraniques. Son travail n’a pu être couronné de succès que grâce à son effort d’intégration à la communauté villageoise. Les enfants nous ont préparé de petites poupées traditionnelles et nous les offrent. L’émotion est intense : ces fillettes et ces garçons qui n’ont rien nous donnent, à nous qui possédons tout, des jouets qu’ils ont fabriqués ! Maigre cadeau que nous sommes en mesure d’offrir à l’école : une carte du Sénégal. Nous poursuivons la visite du village et atteignons la place centrale où un imposant et majestueux baobab creux trône. Six adultes accroupis peuvent tenir dans son creux où d’innombrables chauve-souris et une poule ont élu domicile.

Les enfants de Hodar

Retour à Malem assez tard. Il fait encore très chaud sur la piste. L’après-midi, un match de foot est prévu entre les jeunes belgo-sénégalais du projet et une sélection du CEM de Malem. Kevin et Sébastien y font bonne figure, ainsi que Malik Sarr, mais l’équipe du projet s’incline 1-2. Les applaudissements fournis prouvent la qualité du match. Kevin explique que sur un tel terrain, il est difficile de prévoir la trajectoire du ballon et que l’on avale littéralement de la poussière.
A la fin du match, André réalise une interview vidéo de Malik Sarr : le but est d’avoir un aperçu commenté du potager.

La fin d’après-midi sera consacrée à la préparation du repas belge par les jeunes. Ratatouille, frites, poulet rôti. Tout le monde y met du sien : Pierre perd un bout de doigt (enfin de peau !) dans son combat avec une carotte et Sébastien et Marine obtiennent le diplôme du fritkot le plus central du Sénégal.

Les Belges à la cuisine

Mame M’Backé Faye veille de loin au bon déroulement des opérations. Grand succès, à tel point que l’on doit être discret afin que tout Malem ne s’invite pas au repas. La soirée du réveillon sera courte car le repas a pris du retard. Seul cadeau que nous pouvons offrir au groupe : du vrai coca frais, reçu comme une sorte de récompense par tous, que Abdou Dia a dû ramener de Kaffrine (30 km) à prix d’or.

Une soirée dansante est prévue à la maison des femmes. Quelques-uns s’y rendent mais tout le monde est fatigué. Partie de rigolade tout de même pour Noémie et Jennifer qui découvrent les talents cachés de Mariama et Amadou. Les encadreurs belges sont invités chez Malik Sarr et son épouse : on nous sert du lait chaud à la menthe (si, si !) et des biscuits secs. Loin des excès et des ripailles du monde occidental, nous passons en douceur de 2007 à 2008.

La suite du voyage par ici


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