30 décembre 07
Article mis en ligne le 25 janvier 2008

Jour de marché à Malem. Les jeunes ont décidé de préparer un souper belge. Il faut donc aller faire les courses avec Mame M’Backé Faye. Poulet choisis par Jennifer et Noémie, frites, ratatouille au menu. Vu le prix du poulet, offert par le principal, le repas est reporté au lendemain pour le réveillon. Il faut noter que le poulet n’est pas vendu sous cellophane, mais bien emplumé et vivant. Ca nous change…

Noémie et Jennifer au marché

Les responsables passent au centre de santé puis à l’école primaire. Le centre de santé, comme Malem d’ailleurs, est en pleine expansion : nouvelle ambulance et, surtout, arrivée d’un médecin, ce qui amène une véritable amélioration. En effet, jusqu’ici, un seul infirmier était responsable de la santé des 32000 habitants de la communauté rurale, répartis en 64 villages. Nous rencontrons également la responsable de la maternité qui nous explique les difficultés de sa tâche et nous montre son inventaire : 1214 grossesses enregistrées en 1 an, sans compter les très nombreuses grossesses (majoritaires) à ne pas être prises en compte car extérieure au centre de santé. Un accouchement coûte 2000 fcfa (environ 3€), ce qui pour certaines familles représente une dépense difficile à assumer. Visite assez éprouvante où nous nous sentons un peu voyeur. Mais l’infirmier nous rassure : il faut témoigner.

Nous passons ensuite à l’école primaire jouxtant le CEM. Il s’agit d’une école en expansion, construite en 1953 et qui est constituée de bâtiments construits au fil du temps. Deux classes manquent et les cours se donnent donc sous des abris en paille. Un ensemble de trois locaux (1 grande classe et 2 locaux de rangement) tombe en ruine : toiture percée, portes et fenêtres absentes ou cassées, murs à réparer… C’est pour ce bâtiment que nous avons reçu un devis il y a quelques mois. Cela semble donc être la priorité d’un futur projet.

M. Diouf, directeur de l’école primaire

Rénover ces locaux permettrait de fournir une quarantaine de places supplémentaires et de libérer une autre classe actuellement occupée par un gardien et des vivres à destination des repas quotidiens des enfants. M. Diouf, directeur et doyen des enseignants de Malem, nous fait visiter l’ensemble des bâtiments et nous sommes frappés, à nouveau, par le manque de matériel pédagogique disponible.

Nous regagnons la maison des professeurs et retrouvons les jeunes de retour du marché. Certaines activités sont remplacées, toujours à cause du deuil national. L’après-midi sera libre, avec une réunion de travail pour les professeurs. But : faire un bilan à mi-parcours et surtout faire le bilan du projet avec des perspectives pour des actions futures.
C’est une longue réunion en plein air. Les Sénégalais sont extrêmement satisfaits de l’échange, estimant que leurs élèves ont accompli des progrès importants en français et ont eu l’occasion de visiter des lieux importants de leur histoire qui leur sont souvent inaccessibles. Ils se réjouissent aussi de la qualité des échanges et de la très bonne entente qui règne au sein du groupe des jeunes. D’autre part, ils s’inquiètent des conditions de vie et de la santé de nos jeunes dont ils ont une vision très positive, considérant qu’ils sont très courageux d’affronter des conditions de vie auxquelles ils ne sont pas habitués. Leur vision nous rassure quelque peu, car parfois nous observons chez les jeunes belges des comportements qui nous semblent inadéquats. Nous avons sans doute sous-estimé la difficulté pour eux d’être confrontés à cette vie difficile. De plus, passer la période des fêtes loin de chez eux n’est pas si évident.

En ce qui concerne le projet en lui-même, tout le monde se réjouit de la qualité des travaux réalisés et des achats effectués. La création du potager correspond point pour point au devis reçu. Les achats de matériel de maraîchage également. L’adduction d’eau dépasse ce que nous avions prévu. L’achat de la télévision est un bon achat permettant sans problème un public d’une cinquantaine de personnes. Le futur centre médiathèque est déjà visible même si le bâtiment doit encore être rénové. Maurice Sarr nous fournit l’ensemble des factures et nous explique qu’il est tenu de justifier ces dépenses auprès de l’inspection académique qui vérifie les comptes des écoles. Il y a donc une instance extérieure garante de la bonne utilisation des fonds alloués. Nous ne doutions pas de la probité de M. Sarr, mais en Belgique, cette assurance supplémentaire nous permettra d’être clairs et précis à ce sujet.

Nous examinons aussi les pistes pour le futur. En terme de financement, l’essentiel est de terminer ce qui a été commencé : petits aménagements au potager, rénovation du futur centre médiathèque. La priorité exprimée par les Sénégalais pour l’avenir concerne l’enfance et la petite enfance, soit l’école primaire et la garderie prévue par Abdou Dia.
En terme d’échange, on évoque 3 pistes : la reconduction d’une visite telle que celle-ci, une visite d’enseignants ou la visite de Sénégalais en Belgique. Ce ne sont que des pistes et tout dépendra bien sûr des éventuels financements.

Souper puis soirée assez fraîche autour de petits braseros. Animation très réussie de Noémie qui a le don d’expliquer des trucs compliqués simplement.

La suite du voyage par ici


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